A partir du 27 avril 2016

"L'économie victime de la politique" par Radhi Meddeb

Description

Cinq ans après sa révolution, la Tunisie a réalisé un parcours politique remarquable, aboutissant, grâce au consensus, érigé en mode de gouvernance, à l'adoption d'une constitution rénovée, saluée par la communauté internationale comme étant moderne, respectueuse des droits des femmes et affichant de multiples avancées en matière de droits et de libertés.

Ce faisant, la Tunisie a satisfait une des trois exigences fondamentales qui étaient derrière la révolution de 2010-2011, l'exigence de plus de libertés. Deux autres exigences sont restées malheureusement insatisfaites. Il s'agit de celles relatives à de meilleures conditions sociales et de plus grandes opportunités économiques. La transition politique ne répond pas seule aux attentes des populations et elle doit être accompagnée d'une transition économique et sociale. Entretemps, l'environnement régional s'est obscurci et la Tunisie se trouve confrontée à de nouveaux défis sécuritaires en plus de ceux économiques et sociaux. Elle se trouve prise en étau entre l'exigence de réformes structurelles multiples, seules susceptibles de relever son potentiel de croissance, les revendications sociales pour des emplois immédiats et de meilleures conditions de vie et enfin l'obligation de mener une guerre sans merci au terrorisme et à la violence extrême.

Dans cette équation complexe aux multiples inconnues, l'économie a souvent été la variable d'ajustement. La prise en charge des problèmes économiques a été différée pour après le règlement des problèmes politiques et sécuritaires. La situation économique et sociale s'en est trouvée compliquée. Il y a urgence aujourd'hui à lancer avec courage et détermination tous les chantiers susceptibles de faire retrouver aux jeunes l'espoir, aux entreprises la confiance et au pays sa cohésion sociale et sa mobilisation pour des lendemains meilleurs.